En 2011, à l’initiative d’Ateliers d’Art de France, syndicat professionnel des métiers d’art, l’UNMA, Union Nationale des Métiers d’Art, est créée. Structure représentative du secteur métiers d’art, la création de l’UNMA répondait et répond toujours à une demande de reconnaissance d’un secteur encore mal identifié, dont la représentation dispersée nuit à la visibilité et réduit la capacité d’intervention.
Depuis sa création, dans un contexte marqué par une attente des professionnels et une évolution bénéfique de la représentation des métiers d’art au niveau politique, l’UNMA a été l’un des acteurs majeurs des lois ACTPE et LCAP, si déterminantes pour le secteur :
- L’article 20 de la loi ACTPE, promulguée au Journal officiel le 18 juin 2014, a été soumis au législateur par Ateliers d’Art de France, l’APCMA et l’UNMA : il définit les métiers d’art comme secteur économique et consacre leur caractère artistique
- Le 24 décembre 2015, première application de la loi ACTPE : la nouvelle liste des métiers d’art, qui remplace celle des métiers de l’artisanat d’art de 2003, est fixée par arrêté ministériel
- La loi LCAP (Liberté de Création, Architecture et Patrimoine) parachève, le 7 juillet 2016, la reconnaissance des métiers d’art en consacrant, par ses articles 3 et 44, la place des métiers d’art dans le champ de la création artistique et en officialisant la pluralité des statuts d’exercice des professionnels du secteur.
Ces lois sont une base précieuse pour les métiers d’art. Pourtant, l’État tarde à donner au secteur les moyens de traduire concrètement cette cohérence qu’il lui a reconnue : à ce jour, les métiers d’art n’ont ni statut spécifique, ni codes APE, ni surtout convention collective qui les réunirait tous, eux qui partagent les mêmes enjeux et, bien souvent, les mêmes problématiques…
Or le gouvernement a annoncé, en 2017, la réduction du nombre de branches professionnelles, par fusion et regroupement. Pour les métiers d’art, cette refonte des branches constitue à la fois une source de vive inquiétude et une opportunité sans précédent à saisir.
Soit le secteur des métiers d’art, contrairement à ce que reconnaît la loi, n’est qu’un maelström de métiers qui a vocation à se retrouver éclaté dans diverses branches professionnelles, soit il est un secteur économique cohérent, global et transversal – et dans ce cas, il faut créer une branche professionnelle spécifique.
Il est temps de mettre l’État face à ses responsabilités. Qu’en s’appuyant sur la loi, tout autant que sur la réalité quotidienne de nos entreprises, il prononce une fois pour toutes la cohérence du secteur en nous permettant de le structurer pleinement, par la création d’une branche professionnelle.